Depuis le mois d'août, silence radio. Depuis le

Depuis le mois d'août, silence radio.

Depuis le mois d'août, Tilou dormait très mal, avait des crises d'angoisse, et répétait sans cesse "Je suis pas bien". Mais impossible d'en savoir plus. J'ai eu droit à : "Pourquoi mémé avant elle était gentille et maintenant elle est méchante?", ou "Moi quand je serai grand, je ferai un métier où je ne bougerai pas parce que je veux rester avec ma famille, je veux pas être un père indigne..." Nous avons eu des conversations prolongées les soirs sur ces sujets chauds. Et moi, bonne pomme, j'ai trouvé des excuses à la belle-doche...

Quatre mois... à parler, à essayer de le rassurer, à tenter de comprendre ce qui se passait dans sa tête... Il suffisait de voir ses grands yeux fixés dans le vide pour savoir que tout ce qu'on pourrait entreprendre pour l'apaiser ne servirait à rien. On en est arrivé aux médicaments au bout d'un mois, aux plantes, bien sûr, pour calmer les angoisses et dormir. Pas beaucoup d'amélioration. Puis il a réussi à me dire que son papa d'avant lui manquait, mais que celui de maintenant n'était plus le même, qu'il avait changé et qu'il ne voulait plus y aller. J'ai prévenu son père début novembre par mail, en parlant des crises d'angoisse, des insomnies, des médicaments et de la psy : pas de réactions, juste un mois plus tard "j'espère qu'il va mieux."

Début octobre, leur père a envoyé un texto : je reviens habiter dans la région, on se verra plus souvent, c'est super. Le dimanche suivant, les enfants se sont posés sur la table du salon et ont écrit au juge. La psy m'a même fait un courrier en leur faveur. Puis plus rien pendant plus d'un mois.  A l'anniv de sa fille, il a voulu la prendre 2h, elle n'a pas voulu. Elle a donc eu droit à :"Tu n'entendras plus jamais parler de moi". Et bonne pomme, toujours, j'ai rattrapé le coup. Pas de coup de fil pour son anniv, pas de carte, rien... Ni de ses grands-parents, ni de sa tante... Juste une carte virtuelle de son père.

Nouveau mail pour les revoir début décembre, sans insister. Puis plus de nouvelles, mais nous savions par des oreilles qui traînent qu'il était parti un mois loin de notre continent. Début décembre, c'est aussi la période où Tilou a commencé à mieux aller. En 15 jours, les insomnies et les angoisses ont quasi disparu. J'ai retrouvé le gamin d'avant. Quelle joie ! Aucun stress pour les vacances de Noël, il avait averti en février 2010 qu'il partait en déplacement pour le boulot mais je crois que son voyage était prévu depuis longtemps surtout. petite carte avec un petit billet pour chacun.

Mi janvier, il est revenu à l'attaque : je vais téléphoner pour vous récupérer. Voilà... C'est tout. Depuis une semaine qu'on le sait, Tilou a fait 2 nuits agitées. Il a écrit à son père qu'il ne voulait pas. Mail de celui-ci en réponse : vous me manquez, j'en ai besoin, faites un effort... et puis "J'ai des droits et je les applique"... No coms...

Je ne leur ai pas encore dit. Il me reste 4 jours. J'ai peur de leur réaction. Je me demande ce qu'il faut que je fasse. Surtout qu'il veut les reprendre un WE sur deux alors que ça fait un an et demi qu'il ne le faisait plus et qu'ils ne l'ont revu que 2 fois depuis Noël 2009. Je pense leur prendre un avocat si ça se passe mal. J'ai lu qu'ils y avaient droit. Je ne veux plus que ce soit moi contre lui. Ce n'est pas moi qui les monte contre lui. Il va falloir un jour ou l'autre qu'il voit la réalité en face.

Voilà tout ce que j'avais à sortir de ma tête. C'est trop lourd à porter. Je culpabilise en me disant que c'est sûrement à cause de mon comportement qu'ils ne veulent plus le voir. Même si je ne l'enfonce jamais, même si je cherche à ce que le lien ne se coupe pas. Je ne sais plus ce que je fais de bien ou de mal avec leur père. Je n'ai jamais voulu le rayer de leur vie, je veux juste que les enfants soient apaisés et ne souffrent pas. Et je pense à 51% que le fait de le voir ne les apaise pas du tout, bien au contraire. Après, je suis seule contre tous. La politique des psys, toubibs et cie, c'est de garder le lien. Alors moi je passe pour la femme trahie qui se venge en se servant des enfants. Alors je fais quoi, là ? Bin j'écris, ça fait un peu de bien...