nostalgie
Quand j'étais petite, ma mémé avait le même, mais blanc émaillé. Comme elle habitait la maison à côté, je la regardais passer avec toutes ses rondeurs, sa blouse violette et son siau. Elle allait chercher du charbon pour mettre dans son poële. Le seau valsait dans sa main à cause de sa démarche claudiquante. Par tout temps, elle allait, faisait le tour de la maison jusqu'à la carrée pour récupérer ce charbon.
Il chauffait la maison, et je ne me souviens même pas qu'on m'ait un jour prévenu que je pouvais m'y brûler. Par contre, cette chaleur qui remplissait tout l'espace, et qui diminuait quand on s'éloignait du feu... Attention, laissez bien la porte de la chambre fermée ! Que la chaleur ne se sauve pas, ou que le froid n'entre pas dans la cuisine. Leur chambre : glacée, les toilettes : pareil. Ils vivaient dans deux pièces seulement.
En tout cas, c'est sur ce poële que j'ai mangé les meilleures crapiaux de ma vie. Sans parler des crapiaux de treuffes. J'en garde un souvenir un peu comme Proust avec sa madeleine...
Leur frigo avait une poignée qu'on tire et qui se lève d'un côté, quand on l'ouvrait, ça faisait "tchak". Sa marque était écrite dessus, en relief, et je passais mon doigt doucement en suivant les lettres. Bin... me rappelle plus de la marque ! Et pourtant... Je me rappelle de la façon dont c'était écrit.
Merci à Gren de m'avoir poussé dans mon enfance avec ses vieilles dames.